biographie du groupe
XL, 1997.
Par jean 2000
Chaque mois, Jean2000 te parle ici d’un gens connu mais qui le sera encore plus demain. On t’aura prévenu.
Il y a trois ans, tout le monde sortait sa chemise à carreaux. Aujourd’hui, tout le monde sort son mouchoir pour Radiohead. Avant leur tournée française, on te présente la bande à Thom.
1985, Oxford, Angleterre. Petit Thom a 17 ans. C’est le souffre douleur du lycée de garçons d’Abingdon. Il n’a jamais été gâté par la nature. Né avec un oeil fermé, c’est un do chétif. Par chance, il a la musique. Celle des autres, à commencer par les ‘Greatest Hits’ de Queen, son premier achat. Mais surtout, celle qu’il gratte sur sa guitare depuis l’âge de huit ans. Thom a déjà tâté du punk-rock avec les TNT. SOn nouveau groupe s’appelle On a Friday, composé des potes du coin. Ed O’Brien (guitare rythmique), Colin Greenwood (basse), Phil Selway (batterie) et le frère de Colin, Jonny. Tout juste 14 ans, ce petit dernier ne joue pas encore de la guitare mais de l’harmonica et des claviers! Leur notoriété ne dépasse pas les pubs du coin. Fin de la première partie et du bahut.
Les garçons partent en fac. L’étudiant en art Thom tâte de la techno. Et On A Friday se tâte. Jusqu’au retour des cinq potes dans leur ville natale, en 1991. Le grunge de Nirvana déferle alors sur l’Europe. La bande au Thom suit le mouvement. Changement de nom. D’où radiohead, inspiré d’un titre des Talking Heads, fameux groupe américain des années 80. Mieux : Jonny se met à la guitare et ça lui va bien. Le 22 juillet 1991, le groupe donne son premier concert au Hoolybush Inn d’Oxford. gentil succès et petite réputation. Assez pour être signé quelques mois plus tard par Parlophone. Septembre 92. Le groupe sort son second single, "Creep". Silence radio. Les Anglais n’ont pas les oreilles à ça. Tout comme "Pablo Honey", leur premier almbum qui fait suite. Et puis d’un coup, tout s’accélère. Pendant l’été 93, les radios étudiantes américaines craquent justement pour"Creep", qui devient une sorte de "Smell Like Teen Spirits" en version anglaise. A l’automne 93, "Creep" revient façon boomerang vers l’Angleterre. Dans une version amputée d’un "Fuckin’Special" remplacé par un plus poli "Very Special", mais avec suffisamment de force pour que la "creepmania" envahisse pour de bon l’Europe. Ca va durer jusqu’au printemps 95, au point d’en oublier pratiquement la sortie française de "The Bends", le second cédé du groupe. Radiohead le vit d’ailleurs un peu mal. "Le succès de "Creep" nous a déboussolés", rappelait Colin Greenwood en mai dernier. Heureusement, il y a la scène.
C’est là que le groupe prouve qu’il y a plus d’un tube dans ses guitares, qu’il ne sonne pas que grunge. C’est aussi là que Radiohead mute et que son petit Thom, si renfermé, se transforme en une hypnotique boule de nerfs. Sa voix, souvent hésitante, se fait plus mélodique. Quant-au Jonny, il cisèle d’incroyables sonorités sur sa Telecaster. Noël Gallagher dit de lui qu’il est le guitariste le plus doué de sa génération. Même Michael Stipe, le chanteur tordu de REM, est devenu un conseiller spécial du Thom, suite à la tournée des deux groupes. "Il l’appelle souvent, le calme quand il se torture et l’aide à prendre du recul quant-à son statut de star."
Avec "Ok Computer", tout indique que Radiohead est en train de devenir le dernier grand groupe de rock en cette fin de siècle. Ou le premier des années 2 000. Donc, si tu veux frimer avec tes amis dans quelques années, file les écouter en salles. Demain, ils ne se produiront plus que dans ses stades.
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