Hier soir à la Philharmonie (et ce soir à Lyon), Thom Yorke a participé au concert que les soeurs Labèque ont consacré au minimalisme. Et il y a eu plein de surprises (espérons-en autant pour ce soir): d’abord, dans la première partie du concert, où ont été joués des morceaux de différents compositeurs dont Bryce Dessner et David Chalmin, présents sur scène, est soudain arrivé, en catimini, Thom Yorke lui-même pour ce qui était annoncé comme “une voix” sur le programme…et de repartir comme il était venu.

La seconde partie du concert était tout entière consacrée à un morceau spécialement composé par Thom (et retranscrit par Chalmin puisqu’il n’écrit toujours pas la musique). Un morceau très doux, très personnel, plus (c’est mon avis) que les morceaux de la première partie qui empruntaient tous strictement au répertoire des thèmes qui signent le minimalisme (tintinnabulisme à la Philip Glass, déphasage à la Steve Reich, répétition des périodes…). A la fin de ces trois mouvements, Thom est venu interpréter une nouvelle chanson intitulée “Gawkers”, dans la veine minimaliste elle aussi. Le public, d’abord un peu intimidé par le lieu (bien que les concerts à la Philharmonie ne soient pas du tout guindés), s’est lâché à la fin du concert, applaudissant à tout rompre, ce qui a provoqué un rappel des musiciens pour accompagner Thom dans un “Suspirium” d’anthologie. Emotion, envol, rêve.

Que dire de l’enchantement de cette salle Pierre Boulez, magnifique, confortable, résonnante? Ce concert était un très beau moment. Et Thom avait l’air lui-même ravi et serein dans cet écrin: il reviendra en juillet pour y jouer Tomorrow’s Modern Boxes.

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https://youtu.be/U7PSmkj8J10