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A perfect Circle – #6 : Lune Palmer

Récemment, les membres du groupe anglais Everything Everything déclaraient: “On ne peut plus faire de la musique de la même façon en Angleterre, on a tous beaucoup écouté Radiohead quand on était ados“. Ils sont nombreux à avoir fait de la musique après avoir succombé à OK Computer ou écouté Kid A dans l’autoradio de la voiture de leur père comme Robin Pecknold de Fleet Foxes. Et tous les fans de Radiohead reconnaissent aussi très souvent que leur musique leur a donné envie d’écouter plein de choses, dans un très large éventail de sons et de genres.

Pour relayer cette formidable envie de musique, nous vous proposons les témoignages de musiciens à qui nous avons demandé de raconter leur relation avec la musique de Radiohead: voilà comment une grande chaîne relie Radiohead à ses fans et ceux-ci aux musiciens qu’on a envie d’écouter aujourd’hui, voilà comment la musique circule.
N’hésitez pas à écouter les Å“uvres de ces groupes qui ont bien voulu nous répondre: faites circuler, faites circuler…c’est ainsi que les auditeurs peuvent contribuer à aider les musiciens à créer et à continuer à vivre de leur création.

 

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Episode 6 : Lune Palmer

Vladimir Skrivan (chant, guitare, clavier, machines) ; Michael Gaio (guitare, clavier, machines) ; Mathieu Jallut (guitare) ; Anthony Cohen (batterie)

Groupe originaire de Lausanne (Suisse), Lune Palmer esquisse les débuts d’une carrière prometteuse grâce à la sortie d’un premier EP en 2010 et surtout de leur premier véritable album sorti en ce début d’année 2013. On y découvre un univers teinté de rock et de pop à l’horizon particulièrement moderne et qui s’apparente assez facilement au travail de Radiohead. C’est Vladimir qui s’est porté volontaire pour répondre à notre questionnaire.

 

[button style=”green” fullwidth=”true”]Présente-toi : depuis combien de temps fais-tu de la musique ? Comment vous-êtes vous rencontrés avec les autres membres du groupe ?” type=”h5″ color=”red”]

Après quelques années à composer seul dans ma chambre avec ma guitare acoustique, j’ai formé Lune Palmer en 2006 avec un ami, à Lausanne, en Suisse. On était alors deux guitares acoustiques et ma voix. À la base, Lune Palmer, c’était le nom de mon alter-ego féminin, créé à partir de ma voix montée d’une octave. On a gardé Lune Palmer comme nom de groupe. Depuis, la formation a changé plusieurs fois de membres. On s’est beaucoup cherché. Le projet est passé par une phase assez classiquement rock, puis, avec le batteur de l’époque, Martin Perret, on a commencé à intégrer des éléments électroniques, à travailler les textures, les univers sonores autant (si ce n’est plus) que les compos elles-mêmes. Le groupe s’est une première fois stabilisé en trio, avec l’arrivée de Michael Gaio en 2011, un ancien pote de lycée, pour donner naissance à The Rooster, notre premier LP, sorti au mois de mars de cette année

 

[button style=”green” fullwidth=”true”]Quels sont vos projets actuels ? en cours et à venir ?” type=”h5″ color=”red”]

Le groupe continue à évoluer. Peu avant la sortie de The Rooster, avec Michael, on est devenu un duo qu’on voulait radicalement électronique. Aujourd’hui, notre objectif principal est de jouer autant que possible ce premier album sur scène, tout en préparant le deuxième qu’on aimerait bien sortir l’année prochaine, en automne si tout se passe bien. En fait, les deux projets (scène et deuxième album) ont fini par aller de pair. The Rooster étant un album très studio, avec pas mal de lignes et d’éléments acoustiques, l’adapter au live nous a poussé à le revisiter avec deux musiciens de scène (Anthony Cohen et Mathieu Jallut). Loin de se limiter à un simple travail de reproduction de l’album pour la scène, ça nous a ouvert à une nouvelle musicalité qui nous réjouit beaucoup. Plus acoustique au niveau des drums, des guitares plus saturées, plus rock dans un sens, et plus sale aussi. On est très content. On injecte d’ailleurs déjà quelques nouveaux morceaux à nos setlists.

 

[button style=”green” fullwidth=”true”]Qu’est-ce qu’évoque Radiohead pour toi ? Peux-tu raconter un moment où leur musique a signifié quelque chose de particulier pour toi ?” type=”h5″ color=”red”]

La rencontre avec Ok Computer, peu après sa sortie, a été un électrochoc. Puis Kid A, peut-être encore plus. Parfois, j’avais l’impression que je ne pouvais plus rien écouter d’autre. Tout me semblait fade et convenu en comparaison. Avec du recule, j’ai dû faire une sorte de crise monomaniaque. C’est principalement en jouant leurs morceaux que j’ai appris la guitare et la composition.

[button style=”green” fullwidth=”true”]Est-ce que tu suis encore leur actualité ? Es-tu allé récemment à un concert de Radiohead ?” type=”h5″ color=”red”]

Je me suis un peu calmé, mais certains membres du groupe la suivent encore activement. C’est particulièrement le cas de Morgan Hug, l’ingénieur son ou même, on pourrait dire, le sound designer de Lune Palmer (notre petit Nigel Godrich), qui fait par ailleurs lui-même partie d’un groupe du nom de No Plan From Outer Space, largement inspiré par les déviances électroniques de Thom.  C’est un grand lecteur de radiohead.fr. Il se tient au courant de tout et ne rate pas une occasion de les voir en live. Notamment lors de leur dernier passage en Suisse, dans le cadre surréaliste de l’ancienne carrière des Andonces, il était là bien sûr.

 

[button style=”green” fullwidth=”true”]Qu’est-ce qui, dans leur musique, t’intéresse ? Es-tu spécialement sensible aux créations de l’un des membres du groupe plus particulièrement ?” type=”h5″ color=”red”]

Difficile à dire… Si je me lâchais (trop), je dirais quelque chose comme la tristesse légère et aérienne de Thom Yorke, mais bon… Je crois que ce qui m’a le plus – littéralement – intéressé, c’est leur manière de mobiliser des éléments électroniques. C’est pour ça qu’Ok Computer est important, au-delà de son succès commercial. Comme son nom l’indique, il marque l’intégration des possibilités offertes par un ordinateur. Mais en même temps, et c’est capital pour moi, cette intégration a toujours été fine, et critique vis-à-vis du cadre dans lequel une telle intégration peut s’inscrire (“fitter, happier, more productive”).

 

[button style=”green” fullwidth=”true”]A ton avis, est-ce que c’est un groupe qui, en une vingtaine d’années d’existence, a changé quelque chose dans la musique ou dont l’influence reste importante ?” type=”h5″ color=”red”]

Bien que je sois sorti de ma phase monomaniaque, j’ai toujours tendance à penser que Radiohead est le groupe de rock le plus important du tournant du XXIe siècle. Leur synthèse acoustico-électronique est inouïe. Plus qu’un groupe, Radiohead me semble être l’avènement d’un genre. Ils ont su prolonger l’expérience musicale occidentale comme peu de groupes. Et c’est peut-être encore le cas. The King Of Limbs a poussé plus loin que jamais les limites de ce qu’on pourrait appeler la musique populaire. Presque trop loin d’ailleurs. L’oreille commune n’était peut-être pas prête à entendre ça. Pour ma part, j’aime beaucoup cet album, sa radicalité, son absence de compromis.

 

[button style=”green” fullwidth=”true”]Quels sont tes morceaux favoris de Radiohead et peux-tu nous dire pourquoi ?” type=”h5″ color=”red”]

La plupart des morceaux que je préfère se trouvent sur Kid A. Tout l’album est incroyable. On pourrait mettre l’accent sur Everything In It’s Right Place (bien sûr), mais aussi sur des morceaux comme In Limbo ou encore Idioteque. In Rainbows aussi, avec Arpeggi ou Videotape. C’est le genre de morceaux que tu écoutes tout seul, et qui te font partir. Où…? Tu ne sais pas trop, ça finit presque à chaque fois dans une sorte de silence. Il n’y a plus de mots, c’est ça. Au fond, c’est très calme, même Idioteque, derrière l’urgence, ça te porte calmement à l’endroit où la vie, la mort et tout ça se retrouvent et où ça ne veut plus rien dire quand on y met des mots.

 

[button style=”green” fullwidth=”true”]Radiohead est connu pour s’être toujours intéressé directement à la manière de vendre et de promouvoir leurs albums de l’option ‘no single’ au ‘pay what your want’ : est-ce que le marketing et les modes de distribution de votre musique est un sujet d’intérêt pour toi ?” type=”h5″ color=”red”]

On en cause parfois, mais pas vraiment. Ça finit toujours par me saouler. L’important, c’est de faire de la musique. On a opté pour une formule simple: album entièrement accessible à l’écoute sur notre site, par l’intermédiaire de Bandcamp, et pas trop cher à l’achat. Présence sur les plateformes classiques (iTunes, Spotify). Sinon, on a confié la distribution suisse à une boîte de Lausanne, Irascible, qui sont des bons gars. Ils l’envoient un peu où il faut. C’est tout. Pour l’instant, on y va plutôt à l’arrache, au bouche à oreille.

 

[button style=”green” fullwidth=”true”]Qu’aimeriez-vous ajouter aux lecteurs du site qui auront l’opportunité de vous découvrir suite à ce questionnaire ?” type=”h5″ color=”red”]

On a bossé comme des fous sur The Rooster pour arriver au plus proche de ce qu’on sentait et on est content. On peut l’écouter intégralement sur www.lunepalmer.com, simplement. On espère que vous allez aimer et si c’est le cas, un petit j’aime sur facebook, un petit partage, ça fait toujours plaisir, on a besoin de vous!

 

 

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