review Meeting people is Easy
mars 1999, Rock Sound #67
Vidéo Gratias
(review de Meeting People Is Easy)
"Meeting people is easy": est- ce qu’on peut appeler un véritable bijou une heure trente-cinq en apnée dans les tréfonds de l’univers Radiohead? Live, interviews, backstages, les ingrédients d’une vidéo musicale réussie sont là mais, connaissant le groupe, on ne pouvait que s’attendre à une cassette d’exception. Et c’est le cas. Grant Gee (réalisateur du clip de "No surprises") a arpenté les couloirs de la tournée de Radiohead pendant un an. Barcelone, Paris, New York, Tokyo, la vidéo est un véritable film dont la B.O. n’est autre que la musique de Radiohead. Des images qui s’entrechoquent, floues, rapides, colorées, noir et blanc. Mieux qu’un film, une convulsion couchée sur pellicule. Les aficionados, eux, s’évaderont sans peine dans cette atmosphère pesante, prenante et trouble. Indispensable.
"Meeting people is easy", atterrissage le 3 mars. EMI Vidéo
"Meeting people is easy", atterrissage le 3 mars. EMI Vidéo
review meeting people is easy
mars 1999, Up!
texte de Marc-Emmanuel Honingson
‘vidéo Radiohead’
Grant Gee, réalisateur hors pair, monteur génial, dont le sens des contrastes, des couleurs et du cadrage n’a d’égal que celui du rythme, se sert de Radiohead comme support thématique – un groupe de rock sur la route – et donc, interchangeable. Plans éblouissants de l’arrivée sur Berlin, surréalistes bribes d’interviews lors de leur passage à Paris, lorqu’une journaliste leur demande quelle est la question la plus stupide qu’on ne leur ai jamais posée (et Gee ne nous donne pas la réponse du groupe, inventant au passage les points de suspension cinématographiques) et séances photos dans un couloir, plans montés comme s’il s’agissait d’une rafale de balles. Thom Yorke acculé contre un mur – un moment fort. A la fin, en Australie, épuisés de devoir répondre aux sempiternelles mêmes questions, les gros plans sur la lassitude , la fin de la tournée, la fin d’une période unique, d’un état de grâce sont angoissants, étouffants.
Au fur-et-à-mesure que le film avance, il y a de moins en moins de place pour la musique ! Et les ambiances redondantes de chambres d’hôtel, d’interviews, de rues brouillées, de fans et de passants anonymes, et de nuits floues commencent à lasser… Le réalisateur, doué et conscient de l’être, oublie -à moins que cela ne soit volontaire?- qu’il réalise un documentaire sur un groupe dont, au bout d’une heure et demie d’esthétisme savant, on ne sait RIEN de plus. Il aura été impossible de profiter du moindre titre live entier ("Creep" au zénith de France, est filmée du dehors, de l’orée de la salle, c’est très séduisant visuellement, mais on n’entend presque rien.)
Il nous faudra donc apprécier le décalage voulu par Gee -qui n’est pas Pennbaher, plus respectueux de ses sujets, de Dylan à Depeche Mode- dont les commentaires affligeants des animateurs de Shy TV sur le clip de No Surprises (tournée par…Grant Gee!), dans lequel Thom Yorke résiste longuement dans un scaphandre qui se remplit d’eau (les tarés cravantés sous-entendant que s’il s’étouffait, ce ne serait pas plus ma l!!). Au bout du compte, et malgré tout le talent de son auteur, ces images "pourries" et cette bande son volontairement chrotique ne sont, au mieux, qu’une paraphrase inutile de la musique tourmentée de Radiohead.
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