Thom : “balancer direct sur le net des chansons finies”
Une interview de Thom Yorke a été publiée dans The Age en Australie le 2 décembre. Thom parle de la sortie numérique d’In Rainbows, du fait de travailler avec un groupe entier et de rendre disponible des musiques juste après qu’elles soient finies.
Sur la surprenante sortie d’In Rainbows, Thom nous dit : « Ca devenait quelque chose de très excitant, parce que nous avions quelque chose qui avait commencé ensemble mais que nous gardions entre nous en attendant que tout la procédure habituelle se mette en marche. Et soudainement, boom, c’était ça. Si on le voulait. Ca paraissait juste magnifiquement simple et je ne pense pas que nous ne pensions plus loin pour être honnête. J’étais juste excité de faire ce que je voulais, à comprendre fixer notre propre jour où cela allait fuir ; pourquoi laisserions nous un petit con prétentieux le faire pour nous ?
Après Hail to The Thief (2003), Radiohead a connu une longue pause de deux ans avant de commencer les enregistrements du nouvel album. Pendant ce temps, Yorke enregistra en solo un album, The Eraser.
Puis, il nous décrit comment lui-même a mené le groupe à son propre royaume, créant « un climat de peur, comme Staline avait fait ». L’équilibre est plus réaliste maintenant, mais ce ne rend pas la chose plus facile.
« Si je veux être honnête, je peux dire qu’il était dur de revenir dans une dynamique de travail de groupe » nous dit il. « Si tu te débrouilles tout seul, tu prends toutes les décisions. Il n’y a pas de participation ; ça peut être bon ou pas, mais ça arrive c’est tout ».
La fierté de faire partie de Radiohead, nous dit il, est que l’addition de points de vue et de talents signifie que les choses arrivent sans qu’il s’y attende, mais il trouve toujours difficile d’exploiter cette surprise. « C’est une limitation, mais c’est aussi l’inverse en même temps. C’est une leçon que je devrais… enfin, quelqu’un devrait constamment me frapper la tête avec un poisson frais ». A chaque fois qu’il se rend au studio, nous rajoute t il, il se demande pourquoi il est sur Terre. Mais voila comment sont les choses : il ne peut s’imaginer vivre sans cette incertitude. « Tu dois avoir une raison de continuer, autrement que de continuer aveuglement par habitude » nous déclare t-il.
Ils n’ont aucune idée de la manière dont fonctionnera le prochain album si, bien sûr, il y a un prochain album. Ce qu’In Rainbows leur a rapporté de nouveau, dit Yorke, c’est qu’ils sont capable de publier des musiques sur le web à tout moment quand elles sont finalisées.
« Si on traîne près du studio avant Noël et qu’on finit quelque chose qu’on aime bien, on peut le balancer direct [sur le net]. C’est dingue ! Pas besoin d’essayer de planifier ça ou d’en faire de la pub ». Ils ont seulement fait un peu de pub récemment parce qu’ils voulaient que l’album soit disponible pour tout le monde. Dans le futur, médite Thom, ils peuvent ajouter des musiques sur internet des qu’ils les ont finis. Tout peut arriver ; ils sont le seul maître de leur univers numérique. « Maintenant, nous avons notre propre minuscule infrastructure » nous dit Thom. « C’est peut être vraiment minuscule, mais on peut faire toutes ces conneries ! ».
(traduit littéralement de l’article de www.ateaseweb.com paru le 2 décembre)
No Comment