Live session BBC 6
Pure joie matinale
Thom Yorke interprète “Unmade” live at Maida Vale pour BBC 6
Vous pouvez réécouter (et voir) les 3 morceaux interprétés par Thom sur You Tube ainsi que l’intégralité de l’interview réalisée par la si délicate Mary Ann Hobbs. Je transcris ici les principales informations :
MAH: comment ça a commencé?
TY: par le script, enfin il y a un an par la rencontre de Luca Guadagnino…Mon entrée, ça a été la chanson “Suspirium”, avec cette mélancolie. Parce que ce n’est pas un film d’horreur habituel, c’est pas fait pour vous faire peur, c’est plutôt une étrange noirceur, une aspiration vers les ténèbres…
Le fait que ce soit une commande, ça m’a libéré, il n’y avait pas besoin de mettre mon identité partout. J’ai fait ce qu’on m’a demandé de faire: d’un quartet à un morceau au synthétiseur et même un choeur en allemand!
C’était la première fois que je faisais ça mais Luca n’a pas arrêté de me demander et ça n’avait pas l’air de l’ennuyer que ça soit nouveau pour moi, alors…
MAH: cela t’a plu de sortir de ton zone de confort?
TY: je dirais pas que c’était facile mais quand j’ai travaillé avec l’orchestre, il fallait transcrire la musique parce que moi je ne lis pas la musique, quand ils ont joué ce que j’esquissais devant le micro, j’ai réalisé que c’était juste la même chose, juste de la musique, le truc c’était de ne pas être intimidé par ça.
MAH: tu as dû recourir à ton instinct?
TY: je n’avais que cela, c’était la première fois.C’était plutôt comme de dessiner ou de peindre parce que, contrairement à l’écriture d’une chanson, il y avait plein de bruits et de petits morceaux à faire, et j’ai toujours eu envie de faire ça.Il fallait que je trouve une mélodie sans savoir vraiment où ça allait, laisser sortir ça de la machine pour qu’elle me renvoie quelque chose, bidouiller des bruits avec de nouveaux outils, brancher des trucs en studio, parce que 80% de la commande c’est ça.
MAH: tu as aimé le faire?
TY: oui, j’ai aimé apprendre, revenir sur mes connaissances d’un autre point de vue. Parce que écrire une chanson, c’est expérimenter et jeter la plupart des choses mais on revient toujours à la chanson, tandis que là on pouvait garder des trucs.
C’est un film où des gens essaient d’éviter la mort, les rituels qu’on voit, toutes ces danses, ces mouvements, ce sont ceux de gens qui essaient de jouer un tour à la mort. C’est ça qui m’a intéressé, cette tristesse.
MAH: comment tu as fait avec la deadline?
TY: A ça c’était nouveau! parce que nous les musiciens professionnels, on négocie pour qu’il n’y en ait pas…qu’ils attendent mais là …
MAH: Noah, ton fils, joue de la batterie. Comment tu as impliqué la famille?
TY: Parce que je l’entends jouer tout le temps. Ma fille a donné des idées bizarres aussi. Parce que ça se passait à la maison. Noah est un bon musicien, une partie de moi essaie de le protéger de tout ça mais j’espère qu’il est fier d’avoir joué là -dessus.
MAH: dis un mot sur le travail de Sam (l’ingénieur du son).
TY: oui parce que j’étais un peu dépassé, quand tu passes 8 mois en studio à brancher des trucs, expérimenter, j’ai appelé au secours pour qu’il m’aide à m’y retrouver. Il a passé deux longs mois à travailler avec mois. Et pour le mixage aussi, il y a beaucoup d’effets sonores.”
Je vous laisse écouter la dernière question de Mary Ann qui traduit si bien notre affection à tous pour lui non?
Vous pouvez écouter aussi la playlist concoctée par Thom Yorke pour ce “slow sunday”:
https://www.bbc.co.uk/programmes/m0000xfz
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